GRENOBLE BRIANCON

 

29/09/04

I - Entrée vallée des Ferrands (Entrée de carrière).

Le site est au sud sous la Croix de Cassini, dans la vallée de la Romanche.

Pour décrire un paysage, il y a 4 étapes.

1 – Pétrographie, nature et position des roches. Ceci doit conduire à la création de la colonne stratigraphique.

Dans le cas présent :

On a par ailleurs la colonne stratigraphique de référence de l’Oisans.

 

 

 

 

 

 

 

Colonne stratigraphique de l’Oisans

2 – Stratigraphie. C’est la comparaison de la stratigraphie observée et de la stratigraphie de référence de la zone. Cette comparaison permet d’identifier les anomalies stratigraphiques.

Dans le cas présent :

 

3 – Interprétation des anomalies. Cette analyse prend en compte la tectonique.

Est-ce qu’un plissement peut expliquer les anomalies ? Les lacunes stratigraphiques ne sont pas des anomalies mais on cherche quand même à les expliquer.

Un plissement peut expliquer les niveaux anormaux des roches mais il ne peut pas expliquer l’absence de dolomie.

Un jeu de failles peut-il expliquer les observations faites ?

Une faille normale contrôlée par la distension explique les constatations et cette faille est celle observée sur le flanc est de la Croix de Cassini surplombant la vallée des Ferrands. On ne voit pas la dolomie car d’un coté elle a été érodée et de l’autre elle est plus basse que le fond du barrage du Chambon.

4 – L’érosion.

 

II – Départ de la route des 2 Alpes.

En général les coupes géologiques sont W E plutôt que E W.

Le massif des Grandes Rousses se prolonge au S par le Rochail et la Muzelle. Le plateau d’Emparis se prolonge par le plateau glaciaire du Mont de Lans.

Le rejet de cette faille est de 1500 à 2000m. C’est une faille normale qui sépare deux blocs basculés.

Ceci permet de commencer le dessin de la coupe géologique de l’Oisans entre Belledonne et le col du Lautaret. Cette coupe est complétée au fur et à mesure des arrêts.

Application de la géologie : le positionnement des barrages, comportement mécanique et étanchéité des roches concernées. Dans la vallée de l’Oisans, il y avait donc 3 sites favorables, le troisième n’a pas été exploité car il aurait recréé le lac St Laurent et noyé Bourg d’Oisans.

 

III – Arrêt en dessous du Chazelet (ventelon) au-dessus de La Grave.

migmatite : ensemble qui a l’échelle de l’affleurement est un mélange de granite et de gneiss à grains grossiers et à foliation peu marquée

Ce n’est pas un grand pli couché car il manque une couche de dolomie.

C’est un contact anormal provoqué par une faille chevauchante. Il y a deux failles concernées N S et E W. Il se pose alors un problème de chronologie : le chevauchement E W est plus jeune car il couvre le chevauchement N S et il n’est pas concerné par ce dernier. Il y a donc eu distension puis recompression. Le chevauchement S N a eu lieu à l’éocène et le chevauchement E W au miocène.

Les failles normales de distension ont un pendage de 60° ce qui est trop important pour les faire rejouer en compression. La compression concerne des failles inverses ayant un pendage de 30°. Par contre, une faille inverse peut rejouer en faille normale.

La compression ne pouvant pas faire rejouer les failles normales, il y a resserrement des blocs avec fermeture de l’angle. La distension crée toujours en plus de la faille normale qui délimite les blocs basculés des failles secondaires ayant le même pendage. Le resserrement des blocs diminue progressivement le pendage des failles secondaires les plus hautes sur les blocs basculés, certaines peuvent alors avoir un pendage se rapprochant de 30° et jouer en compression.

Le chevauchement S N est plus important, il est provoqué par le plissement Pyrénées et Provence. La Meije part vers le N avant de partir vers l’W, Les villages de La Bérarde et de Ventelon sont à la même altitude (1700m), l’un est sur le socle, l’autre dans les calcaires argileux : inclinaison N plus haut que le S.

 

IV - Villar d’Arène, hotel les Faranchins.

Les 3 évêchés concernés par le pic du même nom sont Grenoble, Briançon et la Maurienne.

Anomalie : jurassique au-dessous du trias.

Lacune stratigraphique : le crétacé est absent.

Remarque : présence de calcaire plissé sont une couche qui ne l’est pas : discordance.

Un plissement ne peut pas être explicatif : les couches sous le basalte ne sont pas concernées pour le plissement : il y a donc eu chevauchement au niveau de ce basalte impliquant les couches sédimentaires.

La discordance signifie que le plissement s’est fait avant le dépôt du tertiaire et qu’il y a eu une phase d’érosion des plis avant le dépôt des grès.

Le chevauchement a eu lieu après l’éocène au regard de l’histoire plus générale des Alpes.

Il n’y a pas de gré sur le basalte qui s’explique par le fait que le dépôt de gré n’était pas généralisé. Les calcaires inférieurs appartiennent au même domaine paléogéographique :

Pour interpréter correctement un paysage, il faut aussi tenir compte de l’histoire plus générale des Alpes et notamment des différents retours de la mer. Transgression nummulitique (contemporaine du paléocène) avec un retour de la mer à la séparation tertiaire et secondaire.

Anecdote : L’église de Villar-d’Arène est fissurée, ce qui signifie qu’elle est construite sur des terrains non totalement stabilisés. En faisant un forage sur le flan Nord du torrent, on retrouve des alluvions de la Romanche à 70m de fond. Il y a eu un effondrement important de la falaise du sommet des 3 Evêchés qui a détourné la Romanche. Il remonte probablement au moins à l’époque préhistorique.

Les tufs correspondent à une re dissolution partielle de roche calcaire, elle est plus légère et de ce fait intéressante pour les constructions et notamment pour les clochers. Les travertins sont des tufs qui se sont formés sous un lac.

 

V - au-dessus du Pied du Col, avant le Lautaret.

Examen du massif des Combeynots, la rhyolite et le granite reposent sur les calcaires. C’est le chevauchement des Combeynots et c’est la dernière apparition du socle cristallin vers l’E.

Neige Cordier et les Agneaux sont au début de l’écaille de chevauchement de la Meije.

Au Lautaret, possibilité de trouver des rhyolites à gros cristaux de quartz

Coupe géologique depuis le pic Blanc du Galibier jusqu’au Grand Galibier. Soit en replaçant les massifs sur la marge continentale:

C’est la tectonique qui a amené ces différents terrains les uns au-dessus des autres même s’il n’y a pas d’anomalie stratigraphique. Il y a un empilement de nappes de charriage.

La couche de flyschs à helminthoïdes vient d’une nappe plus lointaine que les autres et est passée par-dessus pour laisser après érosion la pointe de la Mendette (témoin isolé d’une nappe de charriage : klippe).

Le front pennique (qui sépare les Alpes internes et externes à la première cassure de la croûte continentale derrière la subduction) passe entre les cols du Lautaret et du Galibier et entre le pic Blanc et le Petit Galibier. Les 3 Evêchés sont dans les Alpes externes et le Grand Galibier dans les Alpes internes. Au niveau du front pennique, les calcaires de la nappe supérieure ont été broyés par le frottement avec la nappe de grés de l’éocène et injectés de calcite.

Le front briançonnais est entre les calcaires jurassiques et les calcschistes (schistes du métamorphisme général faible riches en calcaires).

Dans la nappe des grés on peut voir une succession de couches d’argile et de gré. Ce sont les flyschs des aiguilles d’Arves. Comme les couches sont inclinées, il se pose la question de savoir quel est l’ordre chronologique des couches. L’argile se présente sous forme pseudo schistée avec une stratification très fine : ce sont des laminites. Lors de l’avalanche sous-marine, il y a ségrégation gravitaire et les grains de grés sont nettement plus gros d’un coté de la nappe de gré que de l’autre. Les laminites associées à la nappe de gré sont donc en contact avec le gré le plus fin.

Le front pennique se poursuit vers le Rocher de l’Yret, Vallouise, Puy Saint Vincent. Les nappes de charriage des Alpes internes venant de l’Est ont été gênées dans leur progression par le massif cristallin des Ecrins et elles se sont enroulées autour. Le Briançonnais géographique est une zone uniquement sédimentaire.

Les couches très siliceuses comme les quartzites sont reconnaissables de loin quand elles sont recouvertes d’un lichen jaune vert spécifique : le rizoscarpone géographicum.

 

VI – Montee et Col du Galibier.

 

 

Coté Maurienne et à la table d’orientation, présence importante de gypse déshydraté CaSO4, H2O. Ce gypse a servi de semelle lubrifiante entre les plaques Briançonnaise et Sub Briançonnaise.

 

VII – Aval paravalanches coté Briançon.

Nouvelle zone de flyschs avec des nappes plus épaisses de grés. Il est à noter que le gré fait des rouleaux en début de dépôt (turbulences ?) Au-dessous des laminites antérieures.

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