Argentière la Bessée et Vallouise.

 

01/10/04

I – Tunnel des Espagnols.

Sur l’ancienne route sortant au sud de Briançon vers le sud et Villard Pancrasse (rive gauche de la Durance, tunnel au dessous du pont de la nouvelle route au-dessus de la Durance au niveau du départ de la route en corniche à Prelles).

La roche est blanchâtre et des éléments arrondis sont visibles à l'intérieur, c’est une roche détritique. Pas de réaction avec HCl : c’est de la quartzite du Briançonnais qui est à la base des couches du trias du briançonnais.

 

 

 

Dans le tunnel, près de la sortie sud, des ripples marks (rides fossilisées faites par les vagues dans le sable de la plage) sont visibles (pas très évident) et au plafond (boîtier d’éclairage sur le coté du tunnel) des mud tracks (fossiles de craquelures dans la boue desséchée).

 

II – Sainte Marguerite.

Dans le village, à l’embranchement de la route venant de la nationale et de la ruelle menant à la chapelle il y a un puits dont la margelle est en pierre blanche et rosée. C’est du calcaire dit de Guillestre, il est extrait de deux carrières, à Saint Crépin et à Guillestre. C’est un calcaire de la zone briançonnaise et les nodules blancs sont des morceaux d’ammonites. A Saint Crépin, la carrière qui n’est plus exploitée est sous le village.

Vue depuis la chapelle vers la vallée de Vallouise (nommée ainsi parce que Louis XIII y est venu).

La bordure orientale du massif du Pelvoux se caractérise par deux faits essentiels :

1/ Le socle cristallin est presque partout recouvert directement, en transgression (retour de la mer suite à l’usure du socle hercynien), par la succession marine nummulitique (tertiaire) dont la plus grande épaisseur est constituée par la formation du "flysch des Aiguilles d'Arves".
2/ Ces couches autochtones plongent de façon de plus en plus accentuée vers l'Est, dessinant ainsi une sorte de demi-voûte, et y sont recouvertes par les terrains charriés des nappes d'origine interne, en commençant par ceux de la zone sub-briançonnaise.

A gauche du Pelvoux, il y a le Pic sans Nom (ainsi nommé par l’IGN car les gens du pays n’avaient aucune raison de lui donner un nom !).

 

 

 

Le sommet est encadré par 2 épaules avec une délimitation nette du sommet par rapport au socle. Ce contact entre du gneiss métamorphique hercynien et une bulle de granite tout aussi hercynienne se prolonge jusqu’à l’Ailefroide centrale (glacier suspendu) d’un coté et au Pelvoux de l’autre (moins visible).

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Les vallées ont été creusées par les glaciers de la Gyronde et de la Durance. Du fait de l’importance du bassin versant des Ecrins et de son altitude celui de la Gyronde était plus important que celui de la Durance, le creusement y est nettement plus important ce qui est visible au confluent. Ce qui apparaît comme un verrou au-dessus l’Argentière est en fait un gradin de confluence entre deux glaciers d’importances inégales et la gorge creusée par la Durance est une gorge de raccordement pour rattraper le niveau de la Gyronde. Ces glaciers se sont avancés entre Sisteron et Manosque.

Derrière, au-dessus de Sainte Marguerite, la Roche de la Moutière et les sommets environnants sont constitués de dolomite. La chapelle est construite sur des quartzites.

En face, il y a le village des Vigneaux, son nom vient de vignes plantées le long de la route en corniche, il reste les cavernes dans lesquelles étaient installés les pressoirs. Le vin servait à préparer du vinaigre. Villard Meyer est construit sur du calcaire du crétacé. Au-dessus du pli, la barre rocheuse est de quartzite et au-dessus il y a les dolomites et les calcaires du massif de Montbrison. Ce contact est anormal, les couches les plus anciennes étant au-dessus.

 

La via ferrata des Vigneaux est tracée dans une barre de quartzite.

La fenêtre d’Argentière et le massif de Montbrison depuis la chapelle de Sainte Marguerite

L’Argentière est dans le domaine sub briançonnais. Il y a un empilement de 2 nappes de charriage avec un plissement ultérieur (plissement d’une nappe sub briançonnaise et d’une nappe briançonnaise en 3 couches B1, B2, B3). La nappe briançonnaise est allochtone (nappe de Peyre Haute) sur l’ultra dauphinois qui n’est pas non plus autochtone (para autochtone) puisqu’elle chevauchement l’ultra dauphinois. Cette ouverture dans la nappe de charriage permettant aux couches inférieures d’affleurer est appelée la Fenêtre de l’Argentière.

Coupes sériées dans la " fenêtre d’Argentière "

Couche B1 : lambeaux de quartzite et de calcaire triasique (chapelle Sainte Hippolyte et Bouchier)

Couche B2 : houiller à la base puis quartzite et calcaires dolomitiques du trias (Tête d’aval)

Couche B3 : calcaire de la Tête d’Amont.

Dans la région les nappes de charriage ont été fortement plissées car elles étaient bloquées par le massif des Ecrins ce qui n’est pas le cas vers le Lautaret.

Dans le haut du massif de Montbrison, on voit depuis la chapelle sainte Marguerite une grosse tache rouge, il s’agit des terres rouges. Lorsque le briançonnais a émergé (Ile briançonnaise) au jurassique inférieur et moyen, le climat était chaud et humide. Des latérites (sols tropicaux rouges ferrugineux et durcis) se sont formées et ont été drainées par l’eau de ruissellement dans les points bas et grottes dans la dolomite. C’est une des confirmations de cette émersion de l’Ile briançonnaise.

Des pustules de rhyolite rouge du permien (volcanique) se retrouvent dans le gré de base du trias de la région. A voir pierre dans le mur du clocher et mur du cimetière.

 

III – Puy Saint Vincent.

Coupe géologique de la vallée de Vallouise vue depuis la chapelle de Puy Saint Vincent au-dessus de Vallouise.

Il y a une lacune stratigraphique, le tertiaire repose directement sur le socle. Le jurassique repose sur l’éocène (nummulitique) ce qui est aussi une inversion stratigraphique.

Le nummulitique (tertiaire) repose directement sur le socle et le secondaire est absent : soit l’érosion l’a fait disparaître soit il n’y a pas eu de dépôt du fait d’une émersion. Comme le jurassique est présent dans la stratigraphie des unités externes cela signifie que l’érosion a eu lieu entre le crétacé et l’éocène → émersion du socle du Pelvoux avant l’éocène puis retour de la mer et dépôts du nummulitique : ce départ et retour de la mer est appelé une transgression.

Il y a eu serrage S → N avant les premières phases de chevauchement ce qui a créé les reliefs.

Le socle a été soulevé puis incliné. Une écaille bleutée est visible au pied de la Blanche. Il s’agit d’un chevauchement ante nummulitique et une écaille de socle est passée au-dessus du jurassique secondaire. C’est le même chevauchement que celui de la Meije et il est ante nummulitique puisque la couverture nummulitique n’est pas affectée par le chevauchement (N → S est donc un chevauchement ante nummulitique).

Le calcaire de Vallouise s’est déposé du lias au jurassique moyen (dogger) sur 50m d’épaisseur ce qui est une faible épaisseur de sédimentation par rapport aux 800m de dépôt dans la zone dauphinoise. C’est un calcaire planctonique qui s’est déposé sur le talus continental de l’Ile briançonnaise lorsque la mer couvrait la zone dauphinoise.

 

IV – Chalets de Chambran.

 

 

 

V – Villard Late (prés de Saint Chaffrey)

Epingle sur la route au-dessus du village

La roche est détritique (gré) avec des bancs conglomératiques. Au milieu de cette roche présence d’un filon de granite.

C’est un filon de granite provenant d’une remontée de magma qui s’est répandu dans une couche de houiller, c’est pour cette raison qu’il y a une strate noire de chaque coté. Le charbon est métamorphisé avec la chaleur du magma et devient du graphite. La couche était initialement horizontale et s’est un plissement ultérieur qui l’a inclinée. C’est un sill de granite. On retrouve du graphite à la mine du Chardonnet dans les Cerces.

Un peu plus loin sur le chemin qui part de cette épingle, présence de terrils. Il y a des filons de charbon dans du houiller briançonnais. Ces filons ont été redressés par un plissement et on retrouve des filons plus ou moins superposés dans la pente. Les mines étaient des extractions artisanales. Des empreintes de fougères peuvent être trouvées dans ces filons.

 

Durant la seconde moitié du carbonifère (le houiller), il y a eu des conditions favorables d’enfouissement rapide de végétaux suivies de conditions particulières qui ont conduit à l’expulsion des H, O et N de ces végétaux, il ne reste que le carbone. Dans le gré à proximité on retrouve l’empreinte de tronc de fougères arborescentes.

Le diamant n’a pas été créé avec le même scénario, il faut des T et surtout P beaucoup plus élevées. Le carbone provenant certainement du magma.

 

VI - Le Casset.

On retrouve la même coupe que depuis les chalets de Chambran

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