VILLARD NOTRE DAME
Montée
au village par la très jolie route en corniche au-dessus de la plaine de
Bourg d’Oisans avec les arbres de toutes les couleurs de
l’automne…
Un peu avant
le village de Villard Notre Dame, nous avons pris le sentier menant à
l’ancien refuge des Sources.
Jusqu’aux ruines du hameau
de l’Essart, le sentier chemine dans le pluton granitique hercynien
que nous avions vu au niveau des Alberges au pied de la Rampe des Commères.
Au-delà de ces ruines, des
affleurements de roche
rousse font leur apparition au-dessus du chemin: ce sont des affleurements
de dolomie triasique.
Une lentille noire est visible au-dessus
de cette dolomie : basalte (spilite
de l’Oisans) de la fin du trias. Ces basaltes correspondent à
l’activité volcanique des premières phases du rifting
téthysien. Au-dessus, nappe importante de calcaires
noirs du jurassique (lias).
Ce calcaire est fortement plissé
au-dessus des dolomies qui ne le sont pas, ce plissement présente même
de belles dysharmonies.
Les couches calcaires sont recouvertes
par une nappe
de roches cristallines, gneiss: c’est le chevauchement de Villard
Notre Dame. La direction de ce chevauchement est S Þ N ce qui
signifie qu’il s’est déroulé dans les premières
phases de l’orogenèse alpine (ante nummulitique).
La base de la nappe chevauchante
est bien visible et forme un léger
surplomb au-dessus du calcaire.
Coupe géologique de ce
chevauchement:
Le basalte qui est visible
au-dessus du lias et sous le
granite a été arraché par la plaque chevauchante lors de
son avancée.
En poursuivant le chemin qui
traverse le lias on atteint le gneiss de l’écaille chevauchante,
juste en dessous de ce gneiss, le calcaire est très fortement
schistosé.
Le chevauchement de
Villard-Notre-Dame représente en fait la branche inférieure du
"chevauchement de Côte Belle" que l'on voit traverser le
cristallin en rive gauche de la Romanche en aval des Ougiers dont la branche
supérieure (chevauchement de Pierre Grosse) se poursuit sous le Grand
Renaud, jusque dans le haut du vallon de Villard-Reymond.
Le lac
Saint Laurent était très profond puisque des sondages ont
montré qu’il y avait 500m de sédiments au niveau de Bourg d’Oisans.
La partie superficielle de ces sédiments lacustres forme une plaine
très plane est une couche argileuse étanche. L’eau du
Vénéon qui s’infiltre dans les terrains en amont se
retrouve en aval bloquée sous cette nappe étanche : on est
en présence d’une nappe phréatique captive et comme les
terrains sont en pente l’eau est sous pression et sort naturellement si
on creuse un puits.
Des
éboulements latéraux ont eu lieu sur les flancs de la
vallée avant que la couche d’argile étanche ne se
dépose. Ces éboulis perméables permettent donc à
l’eau de remonter naturellement en des puits (sources) artésiens
à La Rive que nous pouvons voir ou à La Fare où
l’eau est captée pour alimenter l’agglomération de
Bourg d’Oisans.