VILLARD NOTRE DAME

 

23/10/06

 

            Montée au village par la très jolie route en corniche au-dessus de la plaine de Bourg d’Oisans avec les arbres de toutes les couleurs de l’automne…

            Un peu avant le village de Villard Notre Dame, nous avons pris le sentier menant à l’ancien refuge des Sources.

 

Jusqu’aux ruines du hameau de l’Essart, le sentier chemine dans le pluton granitique hercynien que nous avions vu au niveau des Alberges au pied de la Rampe des Commères.

Au-delà de ces ruines, des affleurements de roche rousse font leur apparition au-dessus du chemin: ce sont des affleurements de dolomie triasique.

Une lentille noire est visible au-dessus de cette dolomie : basalte (spilite de l’Oisans) de la fin du trias. Ces basaltes correspondent à l’activité volcanique des premières phases du rifting téthysien. Au-dessus, nappe importante de calcaires noirs du jurassique (lias).

Ce calcaire est fortement plissé au-dessus des dolomies qui ne le sont pas, ce plissement présente même de belles dysharmonies.

Les couches calcaires sont recouvertes par une nappe de roches cristallines, gneiss: c’est le chevauchement de Villard Notre Dame. La direction de ce chevauchement est S Þ N ce qui signifie qu’il s’est déroulé dans les premières phases de l’orogenèse alpine (ante nummulitique).

La base de la nappe chevauchante est bien visible et forme un léger surplomb au-dessus du calcaire.

 

Coupe géologique de ce chevauchement:

 

Le basalte qui est visible au-dessus du lias  et sous le granite a été arraché par la plaque chevauchante lors de son avancée.

En poursuivant le chemin qui traverse le lias on atteint le gneiss de l’écaille chevauchante, juste en dessous de ce gneiss, le calcaire est très fortement schistosé.

Le chevauchement de Villard-Notre-Dame représente en fait la branche inférieure du "chevauchement de Côte Belle" que l'on voit traverser le cristallin en rive gauche de la Romanche en aval des Ougiers dont la branche supérieure (chevauchement de Pierre Grosse) se poursuit sous le Grand Renaud, jusque dans le haut du vallon de Villard-Reymond.

 

 

Source de la Rive.

 

 

            Le lac Saint Laurent était très profond puisque des sondages ont montré qu’il y avait 500m de sédiments au niveau de Bourg d’Oisans. La partie superficielle de ces sédiments lacustres forme une plaine très plane est une couche argileuse étanche. L’eau du Vénéon qui s’infiltre dans les terrains en amont se retrouve en aval bloquée sous cette nappe étanche : on est en présence d’une nappe phréatique captive et comme les terrains sont en pente l’eau est sous pression et sort naturellement si on creuse un puits.

 

            Des éboulements latéraux ont eu lieu sur les flancs de la vallée avant que la couche d’argile étanche ne se dépose. Ces éboulis perméables permettent donc à l’eau de remonter naturellement en des puits (sources) artésiens à La Rive que nous pouvons voir ou à La Fare où l’eau est captée pour alimenter l’agglomération de Bourg d’Oisans.

 

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