VERCORS.
Comme le
temps est particulièrement mauvais ce 16 mai et que les nuages empêchent toute
vue du paysage dans le Vercors, la coupe correspondant Saint Nizier Rencurel
que nous devions voir est reportée au 20/06.
I - Table d’orientation de St Nizier.
Vue très
dégagée vers l’Oisans et le massif des Ecrins.
Avant
l’aménagement de la table d’orientation, les blocs erratiques de granite
étaient visibles, ils ont été rejetés dans la pente pour créer
De cette
table d’orientation on voit bien les couches d’urgonien gris, à strates très
épaisses avec au dessus les calcaires à silex plus jaunes du sénonien - crétacé
sup (crête de Molière ou de Charade).
Le pic Saint Michel, le Moucherotte
et les 3 pucelles sont dans l’alignement de la Pinéa et du Néron. La partie
orientale de la Chartreuse n’a pas de prolongement dans le Vercors
Les strates
de l’urgonien ont été relevées à la verticale devant le Moucherotte et
l’érosion les a dégagées en formant les 3 Pucelles (qui sont 4).
Les
dépressions entre les plis d’urgonien ont été comblées par des molasses du
miocène.
La série
stratigraphique de l’Oisans donne de bas en haut : le trias, le lias, puis
les terres noires du dogger, le calcaire tithonique, les marnes de Narbonne, le
calcaire du Fontanil, les marnes à miches du hauterivien et enfin l’urgonien.
Au delà de Belledonne il n’y a plus d’urgonien probablement parce que la mer
était trop profonde.
La cluse de
l’Isère ne correspond pas à une faille et pourtant elle a permis le découplage
entre les plissements de la Chartreuse et du Vercors. En remontant dans le
temps, la Durance empruntait la cluse de l’Isère et ce sont les soulèvements de
Belledonne et du massif des Ecrins qui ont dévié la Durance vers le sud, la
Romanche a pris la relève et l’Isère a emprunté son lit. Lorsque le calcaire
urgonien s’est déposé, il existait probablement un cayon sous marin important,
le dépôt se faisant de part et d’autre. Les plissement ultérieurs ont concernés
deux plaques épaisses d’urgonien séparées par ce canyon.
Prés de Saint Nizier il y a le Pas
du Curé qui est une vallée sèche non alimentée par un cours d’eau. Elle ne
correspond pas à l’érosion par un torrent mais par une langue divergente du
glacier de l’Isère lorsqu’il remontait jusqu’à Saint Nizier.
II – Bord de route entre St Nizier et Lans en Vercors.
Affleurement
de molasses du miocène. Au crétacé sup, il y a eu subduction alpine et émersion
de la marge continentale européenne. La subduction entraîne la rupture de cette
marge le long du font pennique (éocène) mais la région du Vercors ne repasse
pas sous la mer, celle ci ne reviendra par la vallée du Rhône qu’à la rupture
au niveau de Belledonne (miocène). Des produits d ‘érosion se sont alors déposés
dont les radiolarites du Chenaillet ou du Queyras, des gabbros et des calcaires
du briançonnais. Il n’y a ni granite ni gneiss qui apparaissent avec l’émersion
des massifs externes.
Les galets
présentent des cupules: les débris ont été compactés et il y a eu dissolution à
l’endroit des contacts ce qui laisse des marques sur les galets. Présence de
conglomérats avec des grains de quartz liés par de la calcite (ressemble à des
débris de béton).
III – Arrêt en bas de Villard de Lans en
direction de Bois Barbu.
De grandes
dalles de calcaire jaunâtre affleurent en bord de route. Il est daté du
campanien (crétacé sup). Le niveau à silex est peu visible par contre des
terriers fossilisés sont visibles. L’urgonien se trouve plus bas en descendant
les gorges de La Bourne.
L’albien ,
très fossilifère, est présent par exemple de l’autre coté de Villard dans la
vallée de
La molasse
du miocène repose parfois sur l’urgonien, parfois sur le crétacé sup : est
ce parce que le crétacé sup n’est pas présent partout ou est ce le résultat de
l’érosion ?
IV – Embranchement cote 2000 ou Corrençon.
Derrière la ferme, apparaît une poche de sable: c’est du sable continental (couleur rougeâtre) du paléocène ou de l’éocène. Ce sable est sous l’urgonien
Le sable
s’est déposé dans une niche dégagée par l’érosion dans les calcaires : il
y a donc eu émersion avec érosion (ce qui répond à la question précédente). Le
plissement du Vercors se produit ensuite.
L’érosion a
ensuite dégagé les couches supérieures et mise à nue la poche de sable.
V – Gorges de la Bourne – Col de Romeyère.
En prenant les gorges de la Bourne à partir de Villard, on traverse d’abord les calcaires du sénonien jusqu’à l’ombilic des Jarrands ( charnière du synclinal de Méaudre Autrans) qui est dans l’albien puis toute la partie supérieure des gorges est dans l’urgonien dont on sort à Rencurel.
En
poursuivant vers le col de Romeyère, la carrière en bord de route sur la gauche
est dans le sénonien. Au delà du col de Romeyère, arrêt sur un affleurement
dans un renfoncement sur
La roche de l’affleurement est un calcaire coquillier (chlamys et bivalves) ressemblant à celui vu lors de la sortie à Montaud avec un ciment gréseux à grains fins. Ces molasses coquillières correspondent à une zone plus éloignée en mer et plus calme.
L’urgonien chevauche la molasse miocène : prolongement du chevauchement occidental de la Chartreuse (synclinal faillé) appelé ici chevauchement de Rencurel.
VI - Ecouges
Arrêt après la sortie du tunnel
coté vallée de l’Isère. Le tunnel est dans une épaisse couche d’urgonien. En
dessous hauterivien avec miches et oursins à poils puis calcaires du Fontanil
(valanginien) et tout en bas dans la dépression le berriasien puis le
tithonique.
Présence de
silex en partie haute du hauterivien , il est d’origine biologique (squelettes
siliceux notamment d’éponges).
La couche de tithonique est riche
en ammonites, des empreintes sont visibles en bord de route.