BARRE TITHONIQUE du plateau des PETITES ROCHES

26/11/07

Départ de l'école de Saint Pancrasse en descendant le chemin du facteur.
Avant de descendre examen du panorama vers la Dent de Crolles. Voir en annexe 1 la « coupe panorama » faite par notre accompagnateur C Kerckhove. Ci dessous une photo surchargée.

Les marnes de Narbonne (berriasien) sont recouvertes par les moraines glaciaires jusqu'à une altitude de 1300m environ.

Plus sur la gauche, le Bec Charvet est un anticlinal crevé en partie haute, une faille de chevauchement rehausse cet ensemble par rapport aux couches descendant de la Dent de Crolles. Le pendage de cette faille est inverse de l'inclinaison générale dans le massif. Les ondulations du terrain dans les prairies correspondent aux dépôts morainiques.

Chemin du facteur.

            Juste en dessous du village, nous faisons un arrêt pour voir la station d'épuration écologique sans consommation d'énergie ou de produits chimique. Cette solution n'est valable que pour des petits villages disposant d'espace disponible. Comme les terrains morainiques puis les marnes berriasiennes ne sont pas propices au drainage de l'eau, après filtrage et rétention dans un bassin à l'air libre et au soleil, l'eau purifiée est rejetée dans le ruisseau qui va rejoindre l'Isère. Voir le schéma de principe en annexe 2.

            Le chemin qui descend ensuite vers la barre tithonique coupe de petits affleurements calcaires décimétriques : ce sont les niveaux calcaires berriasien. Ce calcaire est à grains très fins pauvre en fossiles.

            Le terrain juste au-dessus de la falaise de la barre tithonique présent un creux identique à celui que nous avons rencontré en montant à la Savoyarde. La mince couche supérieure du tithonique plus argileuse a été plus érodée que le calcaire. C'est cette couche qui présente les bonnes proportions de carbonate de calcium et d'argile pour fabriquer du ciment et qui est exploitée en sous terrain à la Porte de France. C'est le trait noir sur la figure en annexe 1. Cette couche n'a qu'une vingtaine de mètres d'épaisseur et elle se retrouve dans beaucoup d'affleurements tithoniques de Chartreuse.

            Le sentier du facteur profite d'une faille (la faille du Luisset) pour franchir la falaise. Ce chemin a été utilisé et manifestement élargi dés le moyen age par les fermiers de l'abbaye des Ayes. Le dépôt de concrétions sur le miroir de la faille prouve d'elle a été longtemps ouverte entre deux blocs avant qu'il y ait un éboulement d'un coté. Les stries sur le miroir de faille prouvent la cause tectonique de ce relief.

            Plus loin le long du chemin (sangle) au pied de l'école d'escalade, une petite faille montre des cristaux de calcite cristallisée en scalénoèdres ou queues de cochon ( rhomboèdre aplati). Voir photo ci dessous.

            La barre tithonique présente deux types de strates :

•  des strates peu épaisses (décimétriques) très continues et d'épaisseur quasiment constante si on parcourt le sangle.   La patine est très blanche, la cassure montre un calcaire gris foncé où aucun détail n'est observable à l'œil, à la loupe ou au microscope. Il faut utiliser un microscope à balayage pour distinguer les fossiles de nanoplancton. Ce dépôt s'est fait en milieu peu profond (moins de 200m) pour qu'il y ait de l'oxygène et de la lumière : c'est le milieu pélagique. Parfois, des ammonites peuvent se retrouver, elles sont en bon état car le milieu de dépôt était très calme. C'est une sédimentation autochtone de couches régulières correspondant au dépôt pendant un cycle de précession de l'axe de rotation de la Terre (21000 ans).

•  Séparés par des couches plus marneuses on trouve des bancs beaucoup plus épais (métriques). La cassure montre des grains d'épaisseur variable (voir photo ci dessous), c'est parfois un véritable conglomérat en partie basse de la strate dont la taille de grain devient beaucoup plus fin en partie supérieure (voir photo ci dessous). L'épaisseur de ces strates est variable si on parcourt le sangle. Ces strates correspondent à des avalanches sous-marines pouvant remobiliser de grandes quantités de matière (slumps) sur de grandes distances, ces apports peuvent aussi venir de massifs coralliens. C'est une sédimentation allochtone.

 

 

 

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