LE SERPATON

19/05/08

A l'E de Gresse en Vercors, il existe un chaînon montagneux parallèle à la crête du plateau du Vercors appelée : La Crête des rochers de la montagne de Gresse ou rochers du Baconnet. Le pas du Serpaton est au milieu de ce chaînon.

Une petite route monte fermée traverse un alpage en haut de ce chaînon jusqu'à un col: « le Pas du Serpaton ». Il y a théoriquement une belle vue sur les montagnes environnantes et notamment sur le flanc E du Vercors au N du Mont Aiguille. Les nuages ne nous ont malheureusement pas quittés.

Au N du Pas qui est creusé dans le calcaire tithonique, des loupes d'arrachement sont visibles dans les couches de berriasien qui recouvrent ce tithonique.

La coupe 1 passant par Gresse en Vercors s'explique par une combe dans les couches tendres d'un monoclinal. Si nous reprenons la même coupe un peu au N en passant par le Rocher du Château vert (coupe 2), cette explication n'est plus valable. Il est peu probable qu'un pli simple explique cette seconde coupe, une faille est probable la cause de ce relief mais elle n'est pas visible. En examinant la carte IGN , il apparaît clairement que ce synclinal du Rocher du Château vert est dans le prolongement de la Grande Moucherolle et du vallon de la Fauge, plus au S ce synclinal disparaît au delà de la faille qui descend du Pas des Bachassons, qui a décalé les reliefs.

Coupe 1

coupe 2

 

Dans la falaise du Grand Veymont, des strates sont visibles : le faciès urgonien est moins pur que dans les environs de Grenoble (c'est la transition vers les calcaires bioclastiques du Glandasse). Le Mont Aiguille est aussi de calcaire bioclastique.

En montant au Pas, présence de pyrites bien cristallisées avec de nombreuses troncatures. Du gypse est présent mais ce n'est pas du gypse triasique, le sulfate pourrait venir de l'oxydation des pyrites.

En montant au relais hertzien, nous devrions avoir un panorama très dégagé sur les massifs. Nous pouvons tout juste distinguer un bloc de calcaire dans les nuages sous la crête. Il fait partie d'une navette de tithonique prise entre deux failles qui avance au delà de la crête tithonique. Au N le tithonique est plus avancé vers l'E dans un décrochement dextre que l'on ne retrouve pas dans le berriasien.

Il y a probablement une faille, un pli est peu probable. On est en présence d'une faille normale qui correspond à une extension. Le schéma ci dessus avec les couches de jurassique supérieur sont relevées comme si elles avaient fait l'objet d'un phénomène de compression. Ce phénomène de compression serait plus tardif. La faille est proche de la verticale car elle influence peu la topologie du terrain.

La faille cévenole a joué à l'époque hercynienne, elle est de direction SW/NE et on retrouve des failles dans cette direction dans la Chartreuse. Ces failles ont recoupé d'autres failles plus anciennes. C'est le jeu de failles que nous retrouvons près des voitures. Cette faille majeure qui coupe le Serpaton passe par le Pas des Bachassons et au delà au niveau de la carrière romaine sur le plateau du Vercors.

 

Le Mont aiguille repose sur les schistes gris de Chichiliane d'une épaisseur importante (jusqu'à 1000m).

Il y a une série de cols dans les marnes valanginiennes de part et d'autre du col de l'Allimas est creusée dans des marnes valanginiennes riches en fossiles pyriteux.

Dans ces fossiles, on trouve de petites ammonites (elles sont de petite taille mais on ne sait pas quelle était la taille de l'animal   d'origine).