Départ de
la randonnée du parking de Aymes au dessus de Mizoen en direction du hameau
des Clots et de la fontaine pétrifiante sur le torrent de la cascade de
La roche est sombre et très schistosée, il y a réaction avec
HCl dilué à froid : on est donc en présence d’ardoises
de qualité médiocre car contenant beaucoup de calcaire. Il y a eu quelques
petites carrières d’extractions de lauzes dans cette zone, exclusivement pour
les besoins locaux. Ces ardoises ou lauzes présentent des trous dus aux rostres
de bélemnites ou d’autres fossiles qui se sont détachés ou à des inclusions
de pyrite de fer qui s’est oxydée et a disparu. La carrière la plus connue
est celle de Venosc.
Les
carriers parlent d’ardoises ou de lauzes pour toute roche qui se débite en
lamelles (certaines lauzes ont plusieurs centimètres d’épaisseur). Pour le
géologue, les ardoises sont d’argile et elles ne contiennent pas ou très peu de
calcaire.
Les
bélemnites et ammonites ont permis de dater ces roches du lias : ce sont
les dépôts qui se sont produits dans le fossé entre deux blocs basculés du
Rochail – Grandes Rousses et du plateau d’Emparis. L’espace entre ces deux
blocs était profond et confiné ce qui provoqua une faible oxygénation des
dépôts d’où leur couleur sombre.
Les bancs
les plus schistosés sont les plus argileux, à noter la présence de filons
hydrothermaux de quartz.
Après une
heure de marche, on gagne un replat sur lequel les maisons du hameau des Clots
ont été construites. La roche de ce replat est cristallophyllienne :
gneiss ou méta granite. C’est le socle de la partie haute du bloc basculé.
Environ 250m
au-dessus des maisons, les cascades de la fontaine
pétrifiante sont visibles et la couleur des tufs est différente des gneiss
environnants. Ces tufs sont dus à la précipitation du calcaire sur des végétaux
(souvent des mousses) qui absorbent le gaz carbonique. En amont des cascades,
l’eau sort de terre chargée en carbonate de calcium, le gaz carbonique dissout
s’échappe dans l’atmosphère en provoquant la précipitation du calcaire.
Il n’y a pas
de ruisseaux ou torrent en amont de la cascade : l’eau sort en une exurgence.
L’eau s’infiltre dans les calcaires du plateau d’Emparis jusqu’à atteindre
le gneiss du socle qui est imperméable, l’eau circule à la surface des roches
cristallines et sort en exurgences.
Il est à noter
que la zone humide au-dessus des cascades est très riche en orchidées qui
fleurissent en juillet. Il y a beaucoup d’edelweiss en août sur le plateau
d’Emparis grâce à la présence des dolomies qui fournissent le magnésium qui
leur est nécessaire.