ECOUGES
Vallon qui
remonte au NNW du pont de Chabert
Affleurement au départ de la
route.
Cet affleurement calcaire révèle des fossiles de pectens,
de chlamys… Ce sont les mêmes fossiles que ceux que nous avions vus à
la Balme de Rencurel avec Thierry. Nous sommes en présence d’une molasse du
miocène. Dans la masse de calcaire entre les fossiles il y a certainement
beaucoup de débris de coquilles, de plancton, de tests divers.
Pour mémoire la molasse
est une formation détritique souvent épaisse. Les éléments qui la compose
peuvent être de taille variable et de nature diverse (calcaire et quartz principalement)
mais le ciment formant le gré est toujours calcaire.
Pour
faire la différence entre les pectens et les chlamys, les premières ont les
ailes de chaque coté du verrou égales alors qu’elles sont nettement inégales
pour les secondes.
Au-dessous
de cet affleurement, on trouve des terrains plus argileux. Sur le parcours,
nous ne verrons pas d’affleurement de sénonien.
Le
chemin suit la couche d’urgonien, on peut voir des lapiaz importants
certainement anciens. Comme la dissolution des carbonates de calcium est plus
importante dans l’eau froide, l’érosion a certainement été importante lors des
glaciations quaternaires.
Sur ce
site, les meules pour moudre le blé étaient taillées dans la molasse jusqu’à
la fin du XVIIIième siècle. Nous pouvons voir les formes arrondies
en creux laissées par les meules extraites et il reste même une meule
à demi taillée.
Avec
l’usure ces meules relâchaient des grains de quartz et de calcaire dans la
farine ce qui amenait une usure importante et prématurée des dents des
consommateurs. Elles ont été remplacées par des meules taillées dans les
meulières d’Ile de France qui sont siliceuses mais de constitution plus
homogène. Ces dernières ne relâchaient pratiquement plus de grains de silice et
la présence d’alvéoles était favorable à leur utilisation.
Le Rivet.
Deux
importants corps de bâtisse ayant notamment servis aux maquisards. Le but géologique
de la randonnée est le redoublement des couches d’urgoniens :
-
la couche sur laquelle nous sommes et que nous avons
longé le long du chemin.
-
La barre que nous observons par instants vers l’E au
sommet du Banc de l’Ours. Il y a un chevauchement des couches venant de
l’E : chevauchement de Rencurel.
Entre ces
deux barres, nous pouvons voir, par instants au-dessus de la bâtisse une couche
moins épaisse d’urgonien : le chevauchement de Fessole.
Faute de
visibilité, nous n’allons pas plus avant dans les explications.
Le dessus
d’une table construite semble t il avec la dalle
d’un balcon ! montre une surface bien plane d’urgonien qui a été
soumise à l’érosion atmosphérique ce qui a mis en relief les rudistes
qui sont abondants. A proximité, nous trouvons aussi une belle dalle (lauze)
de calcaire sénonien de 5 à 10cm d’épaisseur mais nous n’avons pas vu d’affleurement
de ce calcaire.
Falaise urgonienne vers le tunnel
des Ecouges.
Les
falaises calcaires présentent des couches épaisses de calcaire plus dense et
moins argileux qui sont moins attaquées par l’érosion. Entre ces couches, se
trouvent des couches souvent moins épaisses de terrains plus argileux plus
fortement érodées et certaines de ces couches sont fossilifères (dont les
fameuses vires à orbitolines qui ont ici une forte inclinaison.
Nous trouvons un gastéropode
bien conservé, ce n’est pas toujours un bon marqueur temporel car il y a en
a toujours des espèces vivantes qui sont très ressemblantes aux anciennes:
leur utilisation pour dater est un travail de spécialiste. Nous trouvons aussi
un oursin
fouisseur irrégulier (pigurus dismonese ?). La bouche est un petit orifice
au bas de l’avant de l’oursin, l’anus est sur le même axe à la partie supérieure.
Cet oursin est révélateur d’une zone de faible profondeur (quelques dizaines
de mètres) ce qui est aussi le niveau des orbitolines que nous trouvons. Il
est rappelé que ces orbitolines comme les nummulites sont des organismes unicellulaires.
Vers la
Porte de France on trouve un fossile de brachiopode de grande profondeur appelé
pygode janitor(schéma ci contre).
Les
lamellibranches présentent une symétrie par ½ coquille que l’on retrouve
toujours séparées car leur muscle sert à les fermer, il se relâche quand
l’organisme meurt et les deux parties se séparent. Par contre, les brachiopodes
présentent une symétrie perpendiculaire à l’ouverture et leur muscle servant à
les ouvrir on les retrouve souvent avec les coquilles complètes et fermées.
Il
est intéressant de remarquer l’entrée du tunnel et l’utilisation des couches de
calcaires pour utiliser la séparation comme voûte. On retrouve la même
construction à l’extérieur avec la route en corniche.
La vue
vers l’W et la vallée du Rhône est peu dégagée. La carrière d’urgonien de
Poliénas est visible, c’est le prolongement synclinal de la couche d’urgonien
où nous sommes et s’ est la dernière manifestation de l’urgonien, plus à l’W la
couche s’enfonce. Il y a aussi le relief collinaire des Chambarands qui est une
zone de molasse miocène. Au niveau de Voreppe, la molasse contient des éléments
de grosse taille car le continent en érosion est proche et le contexte est
deltaïque, au fur et à mesure que l’on avance vers l’W, les grains de molasse
sont plus fins et dans les Chambarands la molasse est très sableuse. Le relief
du versant W du Vercors au-dessous des Ecouges est assez compliqué et peu
visible avec le couvert forestier. Il y a les différentes couches jusqu’au
tithonique que nous avions reconnues avec Thierry et la faille de Voreppe qui
recoupe l’ensemble. En outre, des plaquages morainiques subsistent par endroit
sur les flancs du Vercors (souvent couverts de châtaigniers).
La
célèbre vire à orbitolines sépare les couches d’urgonien supérieur et
inférieur. Dans certaines zones du Vercors, on retrouve une couche à
orbitolines entre l’urgonien et
Le
Mont Aiguille n’est plus vraiment de l’urgonien car il se trouvait en limite de
plateforme carbonatée, il s’agit plutôt de calcaire bioclastique. La plateforme
carbonatée urgonienne était progradante c’est à dire qu’elle gagnait petit à
petit sur la fosse vocontienne (voir schéma ci dessus). La formation de la
plateforme carbonatée a pris moins de 10Ma pour une épaisseur de 300m
(30mm/siècle), elle fut bien sûr accompagnée d’une subsidence équivalente.