ECOUGES

Vallon qui remonte au NNW du pont de Chabert

 

08/10/07

 

Affleurement au départ de la route.

 

            Cet affleurement calcaire révèle des fossiles de pectens, de chlamys… Ce sont les mêmes fossiles que ceux que nous avions vus à la Balme de Rencurel avec Thierry. Nous sommes en présence d’une molasse du miocène. Dans la masse de calcaire entre les fossiles il y a certainement beaucoup de débris de coquilles, de plancton, de tests divers.

           

            Pour mémoire la molasse est une formation détritique souvent épaisse. Les éléments qui la compose peuvent être de taille variable et de nature diverse (calcaire et quartz principalement) mais le ciment formant le gré est toujours calcaire.

 

            Pour faire la différence entre les pectens et les chlamys, les premières ont les ailes de chaque coté du verrou égales alors qu’elles sont nettement inégales pour les secondes.

 

            Au-dessous de cet affleurement, on trouve des terrains plus argileux. Sur le parcours, nous ne verrons pas d’affleurement de sénonien.

 

            Le chemin suit la couche d’urgonien, on peut voir des lapiaz importants certainement anciens. Comme la dissolution des carbonates de calcium est plus importante dans l’eau froide, l’érosion a certainement été importante lors des glaciations quaternaires.

Les Molières.

 

            Sur ce site, les meules pour moudre le blé étaient taillées dans la molasse jusqu’à la fin du XVIIIième siècle. Nous pouvons voir les formes arrondies en creux laissées par les meules extraites et il reste même une meule à demi taillée.

            Avec l’usure ces meules relâchaient des grains de quartz et de calcaire dans la farine ce qui amenait une usure importante et prématurée des dents des consommateurs. Elles ont été remplacées par des meules taillées dans les meulières d’Ile de France qui sont siliceuses mais de constitution plus homogène. Ces dernières ne relâchaient pratiquement plus de grains de silice et la présence d’alvéoles était favorable à leur utilisation.

           

 

Le Rivet.

 

            Deux importants corps de bâtisse ayant notamment servis aux maquisards. Le but géologique de la randonnée est le redoublement des couches d’urgoniens :

-          la couche sur laquelle nous sommes et que nous avons longé le long du chemin.

-          La barre que nous observons par instants vers l’E au sommet du Banc de l’Ours. Il y a un chevauchement des couches venant de l’E : chevauchement de Rencurel.

 

Entre ces deux barres, nous pouvons voir, par instants au-dessus de la bâtisse une couche moins épaisse d’urgonien : le chevauchement de Fessole.

 

Faute de visibilité, nous n’allons pas plus avant dans les explications.

 

Le dessus d’une table construite semble t il avec la dalle d’un balcon ! montre une surface bien plane d’urgonien qui a été soumise à l’érosion atmosphérique ce qui a mis en relief les rudistes qui sont abondants. A proximité, nous trouvons aussi une belle dalle (lauze) de calcaire sénonien de 5 à 10cm d’épaisseur mais nous n’avons pas vu d’affleurement de ce calcaire.

 

 

Falaise urgonienne vers le tunnel des Ecouges.

 

            Les falaises calcaires présentent des couches épaisses de calcaire plus dense et moins argileux qui sont moins attaquées par l’érosion. Entre ces couches, se trouvent des couches souvent moins épaisses de terrains plus argileux plus fortement érodées et certaines de ces couches sont fossilifères (dont les fameuses vires à orbitolines qui ont ici une forte inclinaison.

 

            Nous trouvons un gastéropode bien conservé, ce n’est pas toujours un bon marqueur temporel car il y a en a toujours des espèces vivantes qui sont très ressemblantes aux anciennes: leur utilisation pour dater est un travail de spécialiste. Nous trouvons aussi un oursin fouisseur irrégulier (pigurus dismonese ?). La bouche est un petit orifice au bas de l’avant de l’oursin, l’anus est sur le même axe à la partie supérieure. Cet oursin est révélateur d’une zone de faible profondeur (quelques dizaines de mètres) ce qui est aussi le niveau des orbitolines que nous trouvons. Il est rappelé que ces orbitolines comme les nummulites sont des organismes unicellulaires.

           


Vers la Porte de France on trouve un fossile de brachiopode de grande profondeur appelé pygode janitor(schéma ci contre).


Les lamellibranches présentent une symétrie par ½ coquille que l’on retrouve toujours séparées car leur muscle sert à les fermer, il se relâche quand l’organisme meurt et les deux parties se séparent. Par contre, les brachiopodes présentent une symétrie perpendiculaire à l’ouverture et leur muscle servant à les ouvrir on les retrouve souvent avec les coquilles complètes et fermées.

 

            Il est intéressant de remarquer l’entrée du tunnel et l’utilisation des couches de calcaires pour utiliser la séparation comme voûte. On retrouve la même construction à l’extérieur avec la route en corniche.



 

La vue vers l’W et la vallée du Rhône est peu dégagée. La carrière d’urgonien de Poliénas est visible, c’est le prolongement synclinal de la couche d’urgonien où nous sommes et s’ est la dernière manifestation de l’urgonien, plus à l’W la couche s’enfonce. Il y a aussi le relief collinaire des Chambarands qui est une zone de molasse miocène. Au niveau de Voreppe, la molasse contient des éléments de grosse taille car le continent en érosion est proche et le contexte est deltaïque, au fur et à mesure que l’on avance vers l’W, les grains de molasse sont plus fins et dans les Chambarands la molasse est très sableuse. Le relief du versant W du Vercors au-dessous des Ecouges est assez compliqué et peu visible avec le couvert forestier. Il y a les différentes couches jusqu’au tithonique que nous avions reconnues avec Thierry et la faille de Voreppe qui recoupe l’ensemble. En outre, des plaquages morainiques subsistent par endroit sur les flancs du Vercors (souvent couverts de châtaigniers).

 

            La célèbre vire à orbitolines sépare les couches d’urgonien supérieur et inférieur. Dans certaines zones du Vercors, on retrouve une couche à orbitolines entre l’urgonien et la lumachelle. Chacune de ces couches correspond à une transgression marine.

 

            Le Mont Aiguille n’est plus vraiment de l’urgonien car il se trouvait en limite de plateforme carbonatée, il s’agit plutôt de calcaire bioclastique. La plateforme carbonatée urgonienne était progradante c’est à dire qu’elle gagnait petit à petit sur la fosse vocontienne (voir schéma ci dessus). La formation de la plateforme carbonatée a pris moins de 10Ma pour une épaisseur de 300m (30mm/siècle), elle fut bien sûr accompagnée d’une subsidence équivalente.

 

 

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