Route des Rochers d’Armentier

 

 

16/04/07

 

I – ROUTE en balcon des ROCHERS D’ARMENTIER.

 

            En avançant sur la route d’Armentier vers Auris, on trouve en bord de route de gros blocs dans du calcaire argileux très délité. Ces blocs sont des conglomérats du carbonifère, ce sont des blocs erratiques faisant partie d’un placage morainique.

 

            Le long de cette route, on trouve de nombreux filons de quartz dans des fissures du socle métamorphique. Dans certaines failles, plus spacieuses, les cristaux de quartz ont eu suffisamment d’espace pour se former. Il y a dans les environs quelques filons qui ont donné de beaux spécimens de cristaux.

 

            Nous retrouvons le site sur lequel nous sommes allés la première année, avec le socle recouvert de dolomites triasiques et au-dessus les calcaires jurassiques. Il y a de la pyrite de fer dans les roches sédimentaires comme la dolomite, en se corrodant, elle donne des inclusions ayant la couleur de la rouille et dans les fissures, cela forme des coulures de couleur jaune d’un sel de soufre.

 

            En poursuivant la route au-delà de ce site, on entre dans le socle métamorphique, formé de gneiss comportant de nombreuses veines en général plus claires qui ne sont pas de la foliation. Ces roches métamorphiques ont été chauffées jusqu’à la limite de la fusion  mais celle ci n’a pas été assez importante pour qu’il y ait migration du magma, migmatite, ce qui explique ces filons parfois microgranitiques qui se retrouvent en discordance avec la foliation. La roche devenue très plastique à ces températures élevées s’est déformée et la foliation dessine des plis de taille décimétrique.

 

            Plus loin, le socle disparaît brutalement, nous sommes manifestement le long d’une faille. Les calcaires du jurassique sont au même niveau que les roches du socle hercynien ce qui constitue un contact anormal. En poursuivant la route au-delà de cette faille, nous longeons un affleurement bréchique où les brèches et le ciment sont constitués de dolomie. Ceci signifie que la dolomie triasique est en train de se déposer alors que le jeu de la faille provoque des éboulements de blocs de dolomie. Il faut aussi noter que l’épaisseur de dolomie est plus mince au-dessus du socle à l’W, à l’E de la faille, l’épaisseur de dolomie est beaucoup plus importante.

Cette faille E – W ayant un rejet de l’ordre d’une trentaine de mètres ce qui est faible par rapport aux plusieurs centaines de mètres que l’on trouve dans le massif des Dolomites. Cette faille correspond au rifting avorté du trias qui n’a jamais conduit à une océanisation.

 

Au niveau de cette faille, présence de cristaux de calcite noirs dans les calcaires du jurassique. Cette coloration révèle la présence de matière organique: la cristallisation a eu lieu pendant la distension au fond de l’hémi graben entre les deux blocs basculés.

 

 

Autre coté de la vallée de la Romanche, falaise de Pré gentil.

 

Examen en face de la falaise de Pré Gentil avec ces alternances de bandes claires et sombres correspondant aux périodes de précession de 26000ans de l’orbite de la Terre. Dans la partie gauche, une falaise est visible avec des plissements en partie basse qui sont rétrogrades par rapport à ceux du Rochail au dessus et qui sont contemporains. Lors du serrage entre les blocs basculés, les calcaires ont été poussés vers l’W en se plissant ; en profondeur, l'avancée des calcaires est bloquée par le plan de faille du bloc basculé Taillefer – Grand Galbert ce qui crée un mouvement inverse qui sur une faille secondaire crée quelques plis en sens inverse.

 

Bord de route au-dessus de la BALME D’AURIS.

 

On reconnaît facilement les strates ce qui nous donne les S0. La schistosité est bien visible et la réfraction entre deux strates est très nette. Cette réfraction est due à la différence de dureté des strates, elle augmente quand la strate est plus calcaire (angle de réfraction plus important) et diminue quand elle est plus argileuse. Dans le cas présent, S0 ne serait pas visible s’il n’y avait pas cette réfraction. Il faut noter aussi que la schistosité est plus intense dans l’argile que dans le calcaire (feuillets plus nombreux et plus minces).

 

Cette schistosité est la preuve que l’on est sur le flanc d’un pli qui dans le cas présent est couché.  En se rappelant les cours de première année, on montre que le pli par ensuite vers le dessus et comme l’angle entre S0 et S1 est presque droit, on n’est pas loin de la charnière. Dans le cas présent, nous sommes sur le flanc inférieur d’un pli couché.

Il est rappelé que la schistosité est en moyenne (schistosité en éventail) perpendiculaire à la compression.

 

De l’autre coté du vallon de la station d’Auris, la Tête des Buffes avec le chevauchement du même nom venant de l’E. Lors de son avancée, ce chevauchement a provoqué le plissement du calcaire jurassique que nous venons de voir et un crochon comme schématisé ci dessous.

Au fond du vallon, la Croix de Cassini domine Auris.

 

 

Affleurement de lave.

 

L’affleurement de basalte orienté N – S est pris entre deux couches calcaires de même nature. Cette coulée est triasique, elle correspond à un changement de rythme dans le processus de préparation du rifting alpin du jurassique.

 

Ce basalte réagit à l’acide car il contient des carbonates. Ceux ci sont soit d’origine hydrothermale soit il y aurait eu mélange de deux magmas dont un alcalin (carbonatite), cette seconde hypothèse n’a pas été validée. Ce type de lave alcaline se rencontre dans les riftings continentaux en Afrique et en Allemagne (Kaiserstuhl). Au-dessus du basalte on trouve du calcaire du début du jurassique : hettangien.

 

 

 

Dans le hameau de Mailloz, il y a la source d’eau sulfureuse qui a failli concurrencer Uriage. Ce sont les même eau que l’on retrouve de l’autre coté du Lautaret, à Monetier les bains, ces eaux ayant cheminé en profondeur dans les fractures associées au front pennique.       

 

 

Source des Essoulieux.

 

Au pied de la montée à l’Alpe d’Huez, présence d’une source d’eau sulfureuse. Cette source relativement froide a été exploitée à la fin du 19ième siècle par la Marquis de Viennois, l’eau était chauffée pour y prendre des bains. Cette eau chemine a la limite entre le socle qui est en dessous de la dolomie. Le soufre provient de l’oxydation de la pyrite de fer et du lessivage du gypse triasique. Sur la carte structurale de la zone, on voit que cette source est à l’aplomb des filons de Branges riches en sulfure de plomb (galène), l’eau traversant ensuite des roches du socle par un réseau de fractures.

Retour: comptes-rendus des sorties

Retour: calendrier