Sortie à Mont Saint-Martin.

par: Richard F.

Pour plus de détails, voir sur le site de Gidon aux rubriques

Document préparatoire "excursion à Mont-Saint-Martin"
http://www.geol-alp.com/x_excursions-UIAD/Cluse-Isere/exc_Mt_St_Martin.html

« le Fontanil »
http://www.geol-alp.com/chartreuse/6_localites_ch/fontanil.html

et « Mont St Martin »
http://www.geol-alp.com/chartreuse/6_localites_ch/mt_st_martin.html

  I - Cimetière du Fontanil.

            Vue sur la cluse de l' Isére . Au premier regard, il n'y a pas correspondance entre les structures des deux côtés de la vallée. Cette dernière est elle due à une faille ? Encore faut-il la mettre en évidence.

            L'Isère ne coupe pas les massifs perpendiculairement aux structures, d'où cette impression de non-correspondance. Le schéma de correspondance des structures de Gidon (voir document préparatoire) montre bien que le synclinal de Villard-de-Lans synclinal à fond plat de type jurassien correspond au synclinal où se situe le Fontanil. L'anticlinal de Sassenage se retrouve du côté Chartreuse au Cornillon du Fontanil. L'apparence est très différente de part et d'autre de la vallée pour deux raisons : l'érosion est différente d'un côté à l'autre et les couches de calcaire urgonien que l'on voit côté Vercors plongent vers le N. Au niveau du Cornillon, on retrouve la même forme de pli qu'en face mais dans une partie beaucoup plus élevée, c'est la même charnière.

Le chevauchement que l'on voit au niveau de Sassenage se prolonge en Chartreuse par la faille de Mt St Martin.

Au miocène, le cours d'eau, que l'on peut appeler Romanche (Durance) ou Isère, se jetait dans la mer en formant un delta aux environs de Proveyzieux , ce delta se prolonge jusqu'à Bourgoin. Ce cours d'eau s'est encaissé au fur et à mesure du soulèvement des massifs montagneux.

La route de Mt St Martin serpente dans les calcaires du Fontanil entre les deux failles.

f.Fw = faille du Fontanil occidentale ; f.F E = faille du Fontanil

II – Affleurement 1 astérisque rouge sur schéma Gidon .

Affleurement en bord de route. Au fur et à mesure que l'on s'élève dans cette formation, les bancs sont de plus en plus calcaires. Il y a deux niveaux calcaires plus importants que les autres : les membres de Valetière et de la Rivoire . Les membres sont des subdivisions d'une formation, ces membres se composent de faisceaux. Le présent affleurement fait partie du membre de la Valetière , il est moins compact que le membre de la Rivoire situé au dessus.

L'affleurement dans le virage comprend en bas un banc calcaire bioclastique très épais avec au-dessus des alternances de bancs calcaires et de marnes : on parle de sédimentation séquentielle avec des couches marneuses de moins en moins épaisses ce qui correspond à une diminution de la profondeur.

Sur la gauche, arrêt brutal des bancs avec la présence de calcite : sur le flanc gauche, le miroir de faille est clairement identifiable. La déformation vers le bas de l'extrémité des bancs prouve que le compartiment du côté W s'est enfoncé. Au-dessus du virage au fond de la gorge, il y a, en retrait, un large affleurement de ce même calcaire du Fontanil, membre de la Valetière . A l'W de cet affleurement, légèrement en contrebas, un gros bloc calcaire compact appartient au membre de la Rivoire normalement situé plus haut. La faille passe dans la forêt entre les deux.

III - Arrêt 2 astérisque noir . Falaises et paquets de tassement .

En se garant à la sortie du virage, on emprunte un court sentier en direction de la trouée de l'Isère, il bute rapidement sur une falaise surplombant un creux de plus de 5m avec, plus vers la vallée un bourrelet qui remonte un peu. Nous sommes en présence d'un ensemble chaotique de glissements de terrains créant des falaises qui surplombent des paquets tassés. Les glaciers du Würm ont érodé et compressé les parois de la vallée. A leur disparition, il n'y a plus eu de soutien des glaces, il y a eu une sorte de phénomène de décompression entraînant des glissements de terrains sur le flanc de la vallée.

IV – Vallon du Cuchet   astérisque brun

Le chemin qui part dans le virage vers le Couvent de Chalais est dans un creux correspondant à la partie haute de la zone des paquets tassés. Un peu au dessus, des gros blocs correspondent à des parties du membre de la Rivoire , descendus avec le jeu de la faille de Mt St Martin se retrouvent au niveau des calcaires de la Valetière .

V - Mont-Saint-Martin.

Le village est sur les couches supérieures du calcaire du Fontanil qui se confondent avec le Hauterivien, plus marneux.

L'Hauterivien du replat est masqué par les alluvions glaciaires du glacier de l'Isère. Au-dessus de Mt St Martin, on retrouve du calcaire de La Rivoire rehaussé par la faille de Mt St Martin.

Comme nous sommes sur la neige, nous ne pouvons pas faire plus de géologie hormis retrouver les formes du terrain associées aux moraines, ce que nous faisons en empruntant le chemin ci dessous.

Au cours de la montée, vue limitée sur les Rochers de l'Eglise. Au N de ceux-ci le Petit Sappey est à l'extrémité d'une zone de brèches calcaires. C'est dans des éboulis descendant de cette zone de brèches qu'étaient taillées les meules de St Martin (sentier balisé pour la belle saison). Ce sont des meules uniquement calcaires à la différence de celles que nous avons vues aux Ecouges qui contenaient de la silice beaucoup plus abrasive pour les dents.

En 1, le chemin rejoint la moraine et la suit. Cette moraine s'est formé lors du dernier maximum du glacier du Würm.   En poursuivant le chemin, nous retrouvons en 2 des affleurements de calcaire du Fontanil avec des lits bien visibles de silex. C'est la fin de la moraine au niveau des couches supérieures du calcaire du Fontanil attestées par les silex en lits ou lenticulaires et des fossiles d'huîtres plissées arctostrea (photo de GIDON)

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